Préambule
En 1992, après avoir terminé ses études en Esthétique de l’Image à l’Université de Paris VIII, Emmanuelle Danoy expose et publie ses photographies grâce au soutien de la Galerie Isabelle Bongard. Plusieurs expositions à Paris et à St Brieuc présentent une première série de photographies intitulée « Portuaires ». Une bourse des affaires culturelles de la ville de Paris a financé une partie de son travail et un livre d’artiste est édité par Isabelle Bongard.

2008. Après 15 années à travailler avec les images des autres, c’est un retour aux origines, au point de départ d’un désir artistique qui lui font reprendre son appareil photo. Ses images sont l’expression de sentiments, d’émotions, comme des instants poétiques perçus ça et là.

« Mon travail photographique s’inscrit dans la durée; il s’agit d’une histoire écrite au jour le jour depuis plusieurs années. L’idée n’est pas de me raconter comme dans un journal intime, mais plutôt de prendre des notes, sur la vie, le quotidien, les sensations ressenties, les émotions partagées. Je travaille avec un 6x6 binoculaire, sur film argentique. Souvent le soir, ou au lever du jour, dans le clair‐obscur qui accompagne des moments de transition, je crée un monde onirique, point de rencontre entre la vie réelle, la vie rêvée, la vie imaginée, en alternant paysages, visages, corps, ou objets, tout en vibrations, en noir et blanc ou en couleurs. Un monde étrange, un monde a part, lointain et proche, se redessine ; un visage à la fenêtre, des ombres sur un rivage côtoient une maison en mouvement, des silhouettes fantômes. Ensuite ces images accumulées prennent la forme de récits. Projetées les unes à la suite des autres, ou assemblées dans une composition précise, elles se lisent comme des poèmes; leur format, leur nombre varient en fonction d’une intention, d’une histoire qui se révèle au cœur de mon travail photographique».